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Risque pays et sectoriels dans le monde : la dernière évaluation de la COFACE

En juillet dernier, la COFACE publiait son dernier baromètre sur les risques pays et sectoriels dans le monde au 2ème trimestre 2017. Une étude complète démontrant notamment les signes d’une reprise confirmée en Europe ou en Russie alors que les difficultés persistent et s’accroissent en Asie, Moyen-Orient et Afrique.

Europe et Russie : une reprise annoncée

La note la plus optimiste de cette étude vient principalement d’Europe où la reprise semble se confirmer, notamment grâce à un affaiblissement des risques politiques après les élections en France et aux Pays-Bas, une croissance à +0,6% au 1er trimestre 2017 (+ 1,9% sur un an), une confiance en hausse des entreprises (indice confiance IFO au plus haut en Allemagne depuis 2011), des conditions de financement favorables (hausse des demandes de crédit des entreprises pour leurs investissements et des ménages pour leur consommation et leurs emprunts immobiliers en France, Allemagne et Espagne), et des conditions de crédits assouplies pour l’ensemble des prêts. Un contexte favorable qui favorise la baisse des défaillances d’entreprises dans pratiquement tous les pays de l’Union européenne sauf au Royaume-Uni souffrant d’un ralentissement de la consommation et la Belgique, fortement dépendante de ce dernier.

Zoom sur l’Espagne et le Portugal
Cette situation positive a conduit la Coface à reclasser l’Espagne de A3 en A2 et le Portugal de A4 en A3. L’Espagne démontre en effet une croissance en hausse (+ 2,9% estimé en 2017), notamment grâce à un commerce extérieur dynamique avec des exportations en hausse de 14,1% en glissement annuel au 1er trimestre 2017 ainsi qu’une consommation soutenue en partie due à une nette amélioration sur le marché du travail. Le Portugal, quant à lui, retrouve des perspectives positives avec la fin de la procédure de déficit excessif mise en place par la Commission Européenne, et notamment une croissance de son produit intérieur brut de 2% en 2017 et de sa consommation.

La reprise est également annoncée en Russie (reclassée de C en B) et globalement dans le reste de la Communauté des Etats Indépendants (CEI) qui, après avoir souffert des effets de la récession russe et de la baisse des cours des matières premières, bénéficient aujourd’hui de conditions plus favorables. L’économie en Russie est ainsi en situation de reprise avec un investissement en hausse de 2,3%, une production industrielle en hausse de 2,3%, un niveau d’inflation moins élevé et des profits d’entreprises en hausse dans les secteurs de l’électricité, du gaz et de l’immobilier. Cette situation, accompagnée d’une hausse de l’emploi et des salaires implique de ce fait une augmentation des transferts des travailleurs expatriés vers les autres pays de la zone et donc une hausse de la consommation de ces pays.

Zoom sur l’Ouzbékistan
L’Ouzbékistan reclassé de D en C bénéficie par exemple d’une croissance soutenue grâce à la réalisation de projets d’infrastructures en partie financés par la Banque mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), d’une évolution favorable du cours de l’or ou du coton améliorant les exportations et d’orientations politiques plus favorables aux réformes économiques et au climat des affaires.

Seuls points noirs : le risque politique avec une moyenne de 47% sur l’ensemble de la zone selon la Coface et la fragilité des secteurs bancaires de certains pays notamment au Kazakhstan et en Azerbaïdjan qui ont souffert récemment d’une dépression de leurs monnaies.

Asie, Moyen-Orient et Afrique : des difficultés persistantes

Contrairement à l’Europe, la Russie et la CEI, la situation se dégrade globalement en Asie et particulièrement en Chine ainsi au qu’au Moyen-Orient et en Afrique.

Zoom sur la Chine
La Chine subit en effet un ralentissement de son activité économique depuis de début du 2ème trimestre 2017. La production industrielle, les investissements et les ventes de détail sont en baisse et l’indice PMI de confiance des entreprises du secteur manufacturier passe sous la barre des 50, annonçant les prémices d’une situation de récession.  La croissance des prix de l’immobilier est également au plus bas depuis aout 2016 avec +10,7% pour le prix des logements moyen dans 70 grandes villes sur un an alors que la croissance chinoise était depuis mi-2016 largement tirée par le secteur de la construction (1/3 du PIB). Dans ce contexte, et notamment à cause de conditions de crédit plus strictes, le risque de défaillance d’entreprises augmente comme les délais de paiement avec une augmentation des retards de paiements d’une durée supérieure à 150 jours (+15% en 2016). La Chine a ainsi été dégradée de A en B par la Coface en juin 2016 signifiant un risque assez élevé.

Le Moyen-Orient et l’Afrique sont, quant à elles, les régions où les évaluations de la Coface se sont le plus dégradées depuis 2014, notamment à cause des tensions politiques et de la chute des prix du pétrole et du gaz.

Zoom sur le Qatar
Le Qatar est ainsi déclassé d’A3 en A4 suite aux mesures prises par les autres pays du Golfe à son encontre comme le blocage des accès terrestre, maritime et aérien et l’expulsion des fonctionnaires, résidents et visiteurs qataris en Arabie Saoudite et aux Emirats. Ce contexte n’est en effet pas sans exercer une certaine pression sur l’activité économique du pays et notamment une réduction du commerce avec les autres pays de la région et une moindre rentabilité des entreprises. Cette situation pourrait encore s’aggraver en cas de réduction des investissements directs étrangers et du flux de portefeuille, notamment pour le système monétaire du pays.

Zoom sur la Namibie
En Afrique, la Namibie a été déclassée de A4 en B. Le pays entré dans une phase de récession technique au dernier trimestre 2016 voit se profiler des perspectives médiocres en 2017 malgré une reprise dans le secteur minier. Les dépenses publiques sont notamment moins importantes, la politique monétaire plus restrictive, et par conséquent, la consommation plus faible. De plus, la faiblesse de l’activité de l’Afrique du Sud, principal partenaire de la Namibie, risque d’augmenter l’impact négatif sur la croissance du pays.

Sources : COFACE

Baromètre risques pays et sectoriels 2ème trimestre 2017
http://www.coface.fr/Actualites-Publications/Actualites/Risques-pays-et-sectoriels-dans-le-monde

Carte des évaluations pays 2ème trimestre 2017
http://www.coface.fr/Actualites-Publications/Publications/Carte-des-evaluations-pays-2e-trimestre-2017

Evaluations du risque sectoriel 2ème trimestre 2017
http://www.coface.fr/Actualites-Publications/Actualites/Evaluations-du-risque-sectoriel-2e-trimestre-2017