Panorama risque pays de la Coface – 1er semestre 2014 : zoom sur le rebond Britannique

Tout juste publié, le nouveau panorama risque pays de la Coface propose une actualisation de l’évaluation des risques pays au premier semestre 2014 ainsi qu’une analyse approfondie de la situation du Royaume Uni, démontrant depuis 2012 un rebond économique marqué.

Quelle solidité du rebond britannique ?

Forte d’une croissance rigoureuse depuis le deuxième semestre 2012, l’économie du Royaume-Uni devrait, selon les prévisions de la Coface et de l’ensemble des observateurs, permettre à sa production de retrouver, en 2014, son niveau d’avant crise.
Un dynamisme, qui contraste fortement avec la profondeur de la récession touchant le pays au plus fort de la crise.
Selon l’analyse de la Coface, les facteurs de ce rebond sont pluriels.
Une relative résilience de l’emploi, tout d’abord, même au plein cœur de la crise, avec une faible montée de chômage comparativement à d’autres pays européens, l’ajustement étant principalement réalisé sur les salaires et la durée du temps de travail hebdomadaire.
La politique monétaire ultra-expansionniste de la Banque Centrale, ensuite, qui joua un rôle essentiel dans la reprise.
En 2012 notamment, année charnière dans le processus de relance économique, l’ampleur de l’ajustement budgétaire s’est réduit et les dépenses publiques contribuèrent positivement à la croissance. Le gouvernement augmenta ses dépenses de consommation finale et la Banque d’Angleterre décida d’une seconde vague de rachats massifs de titres à travers le programme « Asset Purchase Facility » afin d’augmenter les liquidités disponibles dans l’économie britannique. S’en suivit un rebond de la confiance des ménages, une reprise de la consommation et deux années de croissance rigoureuse en 2013 et 2014, croissance également renforcée par une baisse du taux de chômage, un assouplissement des conditions d’accès au crédit et des mesures de la part du gouvernement et de la Banque d’Angleterre pour relancer le secteur de la construction.
En 2013, le PIB a ainsi progressé de 1,7%. Et pour 2014, la Coface prévoit une croissance encore plus rigoureuse, de + 2,7%, les indicateurs de confiance des ménages et des entreprises étant bien orientés à fin mai 2014.
Autre moteur de la croissance, l’investissement devrait également jouer un rôle important en 2014.
Avec un taux élevé d’utilisation des capacités de production (82%), le renouvellement du capital fixe devrait tout d’abord soutenir l’activité, de même que l’assouplissement des conditions d’accès au crédit pour les entreprises.
De même, deux mesures devraient favoriser l’investissement et la hausse de la compétitivité des entreprises : la décision de la Banque d’Angleterre de cibler les prêts aux PME en 2014 et la baisse du taux d’imposition des sociétés prévue en tout début de l’année 2015.
Si ces différentes politiques sont efficaces, le Royaume Uni devrait donc aborder l’année 2015 avec un rythme de croissance soutenu (prévision de 2,1% selon la Coface).
Une nette reprise économique donc, également soutenue par un certain renouveau du secteur industriel et des secteurs très dynamiques comme l’automobile, l’aéronautique et la pharmacie connaissant des succès importants et comptant des entreprises particulièrement innovantes et compétitives devenues, pour certaines, leaders mondiales.
Mais une reprise contrastée par un certain nombre de faiblesses structurelles qui doivent être surveillées, notamment l’endettement du secteur privé (l’endettement des ménages britanniques est estimé à 129,9% du Revenu Disponible au 3ème trimestre 2013), le risque de bulle immobilière, la fin de la politique monétaire ultra-expansionniste, la faible productivité et le sous-investissement des entreprises, ou le déficit courant persistant avec une balance commerciale traditionnellement déficitaire  (- 6,5% du PIB au 4ème trimestre 2013, hors secteur des services).

Au regard de cette analyse positive de la situation britannique, le risque pays du Royaume Uni évalué par la Coface, qui mesure le comportement de paiement à court terme des entreprises du pays, a été relevé à A2 au printemps 2014.

Quelles modifications des évaluations pays ?

Après cette analyse de la situation britannique, le panorama de la Coface s’attache aux dernières modifications des évaluations avec une analyse approfondie de certains pays actuellement très présents dans l’actualité comme l’Algérie, l’Allemagne, le Brésil, l’Espagne, la France, l’Inde, l’Italie, le Kenya, le Nigeria et la Russie.
Dans la globalité, des modifications notoires sont à noter pour certains pays.
Concernant les reclassements, levées de surveillances négatives ou mise sous surveillance positive : l’Allemagne passe du classement A2 à A1, l’Autriche de A2 à A1, le Royaume-Uni de A3 à A2, l’Espagne de B à B, le Kenya de C à B, le Sri Lanka de C à C, le Nigeria de D à C et le Rwanda de D à C.
Concernant les déclassements, la Lettonie passe de B à B.

L’intégralité du panorama risque pays de la Coface :
http://www.coface.fr/Actualites-Publications/Publications/Panorama-Risque-pays-Le-rebond-britannique-miracle-ou-mirage