Entreprises en France : les défaillances en recul

Avec une baisse du nombre de défaillances d’entreprises de 8,3% sur un an en janvier 2018, soit le plus faible niveau depuis octobre 2008, la France observe, sur la première partie de l’année 2018, une nette amélioration des principaux indicateurs. Une embellie qui touche les entreprises de toute taille, de toutes les régions et de nombreux secteurs d’activité mais qui doit être relativisée du fait du nombre encore élevé d’entreprises « zombies ».

Une baisse significative des défaillances sur la première partie de 2018

Fin janvier 2018, la France enregistrait 53 414 entreprises défaillantes sur un an, soit un recul de 8,3% sur l’ensemble de la période. Une tendance à la baisse qui s’affirme depuis 2016 pour atteindre aujourd’hui son plus bas niveau depuis octobre 2008 et qui semble s’inscrire dans un contexte de raffermissement de la croissance, à 2% en 2017.

Le coût total des défaillances pour l’économie (somme de l’encours des dettes fournisseurs) de 3,2 milliards d’euros sur un an en janvier est ainsi en recul de 15,2% par rapport à la même période l’an dernier. Et le nombre d’emplois concernés est de 156 673 contre 175 000 en moyenne entre 2010 et 2016, soit une baisse de 15,4%. De même, l’âge moyen d’une entreprise défaillante, de 80,88 mois en janvier 2018, reste au-dessus des niveaux enregistrés entre 2011 et 2016 et démontre un allongement significatif de la durée de vie des entreprises françaises, ainsi qu’une certaine solidité financière. Quant à la taille des entreprises, il semble que les entreprises bénéficiant d’un chiffre d’affaires supérieur à 1M d’euros enregistrent une plus forte baisse (-24,2%) que les TPE de moins de 250 000 euros de chiffre d’affaires (-5,2%).

Une baisse enregistrée sur toute la France

Hormis la région Provence-Alpes-Côte-D’azur qui enregistre une baisse de ses défaillances d’entreprises beaucoup moins forte que la moyenne nationale (-2,2% versus -8,3%), toutes les régions françaises bénéficient d’un fort recul des défaillances : -13,7% dans la région des Hauts de France, -13,2% dans la région Grand-Est, -12,6% en Nouvelle-Aquitaine, -8,6% en Normandie, -7,6% en Pays de la Loire, etc.

Après quatre années de hausse consécutive, les défaillances ont également enregistré une forte baisse en Ile-de-France avec -8,5%, soit 11 531 défaillances. Un recul bénéficiant d’une amélioration de l’activité de la construction, un secteur représentant à lui seul 44% de la diminution dans la région, des services aux particuliers, notamment la restauration traditionnelle (-15%), des services aux entreprises et du secteur des ordinateurs et des logiciels (-15,8%).

Une baisse ressentie sur de nombreux secteurs d’activités

Si de nombreux secteurs sont concernés, le secteur de la construction enregistre, dans un contexte de bas taux d’intérêt et de confiance des ménages en hausse, la baisse la plus spectaculaire avec 14 784 défaillances enregistrées sur un an en janvier contre près de 17 000 sur la même période l’an dernier, soit une baisse de -13% et la moitié de la baisse totale des défaillances. L’ensemble des activités du secteur est concerné : les travaux de maçonnerie générale et gros œuvre de bâtiment, les travaux de peinture et vitrerie, les travaux d’installation électrique, la construction de maisons individuelles, les activités immobilières et les agences immobilières. L’automobile est également représenté avec 2009 défaillances sur un an en janvier, soit une baisse de 5,4% qui touche l’entretien et la réparation de véhicules automobiles et le commerce de voitures et véhicules automobiles légers. Les services au particuliers enregistrent, de leur côté, une baisse de 6,4% sur un an du fait du dynamisme de la consommation avec une baisse de 13,1% pour la restauration traditionnelle et 6,5% pour la restauration rapide.

D’autres secteurs enregistrent plus de difficultés comme les entreprises de transports de voyageurs par taxis avec une hausse des défaillances de 32%, le secteur hôtelier avec une hausse de 15,7% ou le secteur de la culture des céréales avec une hausse de 4,3%.

Une embellie qui doit également être relativisée du fait du nombre croissant en France d’entreprises « zombies », ces entreprises peu rentables et insolvables qui n’ont cessé de progresser ces dernières années. Si l’on ajoute aux taux de défaillance, celui de ces entreprises, la part des entreprises en difficulté en France atteint 5,7% du total.

Sources

Coface – Défaillantes ou « zombies », les entreprises en difficulté représentent près de 6% du total en France.
http://www.coface.fr/Actualites-Publications/Actualites/Defaillantes-ou-zombies-les-entreprises-en-difficulte-representent-pres-de-6-du-total-en-France