Défaillances d’entreprises : focus comparatif sur les PME Françaises et Espagnoles

Un niveau de défaillances important au sein des PME françaises et espagnoles

Dotées d’un tissu entrepreneurial comparable, la France et l’Espagne démontrent un niveau de défaillances de leurs PME qui reste préoccupant, d’autant plus que leur poids économique respectif au sein des deux pays reste conséquent (emploi de plus d’un tiers des salariés français et espagnols et part d’environ un tiers de la valeur ajoutée au sein des deux pays).
Ainsi, sur une période d’un an, allant de février 2013 à mars 2014, les défaillances des PME espagnoles, au nombre de 2765, ont représenté 31% de l’ensemble des défaillances d’entreprises du pays.
En France, sur la même période, ces défaillances ont atteint le nombre de 4682, soit 7,3% de l’ensemble des défaillances d’entreprises.

Des stratégies et perspectives divergentes face à la crise

Si l’importance de leurs défaillances d’entreprises est comparable, la France et l’Espagne ont cependant vu leurs PME évoluer différemment depuis la crise de 2008-2009.

En Espagne, où la crise économique a été très sévèrement ressentie, comme en témoigne le taux de croissance négatif de -1,2% en 2013, les PME se sont lancées dans une mutation profonde de leurs organisations et activités.
Le résultat est une amélioration considérable de leur rentabilité (proche de 45% en 2013), malgré un endettement élevé (97,9% du PIB au troisième trimestre 2013), qui les contraint à assainir leur passif au détriment de la réalisation d’investissements, et les tensions importantes de trésorerie liées à un assèchement du crédit.
Ces PME se sont également tournées vers les marchés extérieurs afin de compenser la morosité de la demande intérieure et se sont internationalisées.
Aujourd’hui, 25% d’entre elles sont désormais exportatrices (contre 19% en France), cette évolution ayant notamment permis de diminuer la récession en cours.

En France, à l’inverse, les PME souffrent considérablement bien que les effets de la crise soient moins marqués qu’en Espagne.
Les PME n’ont ainsi pas connu d’amélioration de leur compétitivité prix qui leur aurait permis de gagner des parts de marchés à l’exportation et continuent de se reposer essentiellement sur la demande intérieure alors qu’elles ne peuvent compter sur un soutien important de la consommation qui s’amenuise progressivement de part la contraction des dépenses des ménages.

Des prévisions 2014 allant à la baisse des défaillances des PME espagnoles et à leur stagnation au sein des PME françaises

Selon les prévisions de la COFACE, nous devrions observer une baisse de 13% des défaillances des PME en Espagne et une stagnation en France (-0,5%).
Trois facteurs principaux ont été analysés :
. L’influence du secteur de la construction (prépondérant au sein des défaillances)
. La dépendance des PME à la consommation
. La dépendance des PME à l’exportation des biens (en Espagne) et des services (en France)
Au regard de ces facteurs, la reprise économique se confirmerait donc en Espagne avec un léger rebond de la consommation (+1,1%), une progression significative des exportations de biens (+5,5%) et une stagnation du coût de la main d’œuvre dans la construction.
En France, a contrario, les analystes prévoient plutôt une stabilisation sous réserve d’un rythme modéré de la consommation (+0,8%), d’un dynamisme des exportations de services (+3%) et d’une légère augmentation du coût de la main d’œuvre dans la construction (+0,5%).

Source : COFACE
http://www.coface.fr/Actualites-Publications/Actualites/Coface-prevoit-une-baisse-de-13-des-defaillances-des-PME-en-Espagne-et-leur-stabilisation-en-France-en-2014